Le Watson Institute of International and Public affairs (Brown University) a publié les résultats de son étude sur les coûts de la guerre contre le terrorisme depuis les attentats du 11 septembre 2001. Voici quelques-unes des principales conclusions du projet sur les coûts de la guerre :
- Au moins 940 000 personnes sont mortes à cause de la violence directe de la guerre, y compris des membres des forces armées de tous les camps en conflit, des entrepreneurs, des civils, des journalistes et des travailleurs humanitaires.
- Plus de 432 000 civils ont été tués dans des violences directes perpétrées par toutes les parties à ces conflits.
- On estime que 3,6 à 3,8 millions de personnes sont mortes indirectement dans les zones de guerre après le 11 septembre 2001, ce qui porte le nombre total de morts à au moins 4,5 à 4,7 millions.
- Plus de 7 050 soldats américains sont morts dans les guerres.
- Nous ne connaissons pas le nombre exact de militaires américains revenant de ces guerres qui ont été blessés ou sont tombés malades pendant leur déploiement.
- De nombreux décès et blessures parmi les entrepreneurs américains n’ont pas été signalés comme l’exige la loi, mais il est probable qu’environ 8 189 personnes aient été tuées.
- 38 millions de personnes ont été déplacées par les guerres qui ont suivi le 11 septembre en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, en Somalie et aux Philippines.
- Le gouvernement américain mène des activités antiterroristes dans 78 pays , étendant considérablement cette guerre à travers le monde.
- Les guerres qui ont suivi le 11 septembre ont contribué de manière significative au changement climatique . Le ministère de la Défense est l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde.
- Les guerres ont été accompagnées d’une érosion des libertés civiles et des droits de l’homme, tant aux Etats-Unis qu’à l’étranger.
- Les coûts humains et économiques de ces guerres perdureront pendant des décennies, certains coûts, comme les coûts financiers des soins aux anciens combattants américains , n’atteignant pas leur pic avant le milieu du siècle.
- La majeure partie des fonds alloués par le gouvernement américain à la reconstruction de l’Irak et de l’Afghanistan ont servi à armer les forces de sécurité des deux pays. Une grande partie des fonds alloués à l’aide humanitaire et à la reconstruction de la société civile ont été perdus à cause de la fraude, du gaspillage et des abus.
- Le coût des guerres qui ont suivi le 11 septembre en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie et ailleurs s’élève à environ 8 000 milliards de dollars dont une grande partie a servi à financer le complexe militaro-industriel américain. Ce montant n’inclut pas les intérêts futurs sur les emprunts destinés à financer ces guerres.
- Les répercussions sur l’ économie américaine ont également été importantes, avec notamment des pertes d’emplois et des augmentations des taux d’intérêt.
- Les décideurs politiques américains n’ont guère envisagé d’alternatives à la guerre au lendemain du 11 septembre ou lors du débat sur l’invasion de l’Irak. Certains de ces paradigmes alternatifs pour résoudre le problème des attaques terroristes sont encore à la disposition des États-Unis.
- Depuis le 11 septembre, le taux de suicide des vétérans et des militaires en service actif est en hausse, dépassant celui de la population générale. Il s’agit d’un changement alarmant, car le taux de suicide des militaires a toujours été inférieur à celui de la population générale. Au moins quatre fois plus de militaires en service actif et de vétérans de guerre des conflits de l’après 11 septembre se sont suicidés qu’au combat.
Je tiens à préciser que le mot » terrorisme » n’est pas une idéologie politique mais un mode opératoire utilisé par des Etats, des organisations politiques ou non afin d’atteindre des objectifs politiques et/ou économiques. Donc, on ne fait pas la guerre contre le terrorisme, cela n’a aucun sens. On mène la guerre contre des organisations qui utilisent le terrorisme comme mode d’actions. Cette confusion sémantique continue de faire beaucoup de dégâts dans l’opinion publique mondiale.
Adamou BOUBACAR
Professeur de Biotechnologie – Santé – Environnement
Directeur de Sahel Agropole
Président de l’Institut de Défense et de Sécurité Globales du Sahel (IDGS)