L’Agenda national de transformation du Sénégal à l’horizon 2050, du gouvernement Diomaye/Sonko, a au moins le mérite d’exister. Ce cadre stratégique provisoire fixe un cap et crée l’espoir dans un pays qui se vide quotidiennement de sa jeunesse. Les enfants nées en 2024/2025 auront 25 ans en 2050. C’est responsable de penser à leur avenir dès aujourd’hui. Par contre, l’Agenda 2050 du pays de la Teranga ne dit rien sur les sciences et la technologie, les moteurs incontournables de la prospérité durable.
Combien de techniciens, d’ingénieurs et de chercheurs de classe mondiale le Sénégal compte-t-il former d’ici 2050 ?
Combien d’articles scientifiques en Science et Ingénierie (S&I) le Sénégal compte-t-il publier à l’horizon 2050 ?
Combien de brevets le Sénégal compte-t-il déposer et/ou acheter, pour ne pas perdre son temps à vouloir inventer la roue, à l’horizon 2050 ?
Combien d’Universités, d’Ecoles d’Ingénieurs et de Commerce le Sénégal de Diomaye/Sonko compte hisser dans le top 10 mondial d’ici 2050 ?
Combien d’Académies de Sciences et Technologies le Sénégal compte-t-il créer à l’horizon 2050 afin de rattraper son retard dans les domaines scientifiques stratégiques comme l’Intelligence Artificielle par exemple ?
Voici quelques questions auxquelles je souhaite avoir des réponses concrètes dans la version finale de l’Agenda national de transformation du Sénégal à l’horizon 2050. Le retard de l’Afrique sur le plan scientifique et technologique est l’une des causes structurelles qui empêche les africains à prendre le contrôle total de leurs économies. Selon les données de la Banque Mondiale, l’Afrique a 35 chercheurs pour un million d’habitants contre 2500 en Europe et plus de 4000 aux Etats-Unis. Aucun pays africain ne parvient à consacrer 1 % de son PIB à la recherche scientifique et technologique.
Voici le top 10 mondial du classement 2018 en matière de Recherche et Développement (R&D) en parité de pouvoir d’achat selon le site internet américain howmuch.com :
- USA : 476,5 milliards $.
- Chine : 370,6 milliards $.
- Japon : 170,5 milliards $.
- Allemagne : 109,8 milliards $.
- Corée du sud : 73,2 milliards $.
- France : 60,8 milliards $.
- Inde : 48,1 milliards $.
- Royaume-Uni : 44,2 milliards $.
- Brésil : 42,1 milliards $.
- Russie : 39,8 milliards.
Les premiers pays africains sont : l’Egypte (6,1 milliards $), l’Afrique du sud (5 milliards $), le Maroc (1,5 milliards $) et le Nigeria (1,4 milliards $). L’Afrique consacre très peu de ressources à la R&D, ce qui aura des conséquences sur la capacité du continent à peser dans la compétition mondiale. Il faut investir massivement dans les sciences, la technologie et dans les entreprises pour compter au 21ème siècle.
Selon Thierry Zomahoun, Président Directeur Général de l’African Institute for Mathematical Sciences (AIMS) et président fondateur du Next Einstein Forum (NEF), “ Il existe trois catégories de pays en matière de développement scientifique et technologique. Premièrement, le Kenya, le Botswana, l’Afrique du Sud, le Rwanda et le Maroc sont en tête de proue. Ensuite, viennent des pays, moins agressifs en matière de progrès technologique, mais où les compétences existent, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou la Tunisie. Enfin, il y a une troisième génération de pays qui sortent de longs conflits, mais qui regorgent de génies technologiques comme la Sierra Leone ou le Libéria. »
Il ne faut pas se leurrer : la SOUVERAINETÉ et la PROSPÉRITÉ des nations dépendent de leur capacité à maîtriser les SCIENCES et la TECHNOLOGIE. C’est la principale leçon que l’Afrique contemporaine doit tirer de l’Egypte pharaonique noire qui a mobilisé son GENIE pendant des millénaires pour édifier des monuments, des savoirs et des pensées qui défient encore le temps et continuent d’émerveiller le monde entier.
Adamou BOUBACAR
Professeur de Biotechnologie – Santé – Environnement
Fondateur et Directeur de Sahel Agropole
Président de l’Institut de Défense et de Sécurité Globales du Sahel (IDGS)
1 Comments
Kiki
Un programme ambitieux mais non exhaustif 👀